L'affaire Dominici

 

L'affaire Dominici

2000002982373Gaston Dominici - AFP.

En août 1952, une famille anglaise, les Drummond, est assassinées en Provence. Ce triple meurtre marque le début de ce qui est devenu dans la mémoire collective, l'affaire Dominici. Voici les temps forts de ce mystérieux fait divers.

Vacanciers

Nuit du 4 au 5 août 1952, Sir Jack Drummond, Lady Ann son épouse et Elisabeth leur fillette, vacanciers britanniques, campent en bordure de la nationale Marseille-Sisteron, sur le territoire de la Commune de Lurs (Alpes-de-Haute-Provence).

Assassinés

Au cours de la nuit, ils sont assassinés : Jack et Ann Drummond sont tués par balle ; leur fillette massacrée à coups de crosse de fusil.

Corps

Leurs corps sont retrouvés le 5 août 1952 à quelques mètres de la ferme Grand'Terre, où vivent Gaston Dominici et son épouse Marie, leur fils Gustave et leur belle-fille Yvette. 

Enquête

L'enquête conduite par les commissaires Edmond Sébeille, Fernand Constant, et Georges Hartzig s'avère difficile à mener, en raison du mutisme des habitants et du clan Dominici, de témoignages farfelus, et de vaines pistes.

Gustave Dominici

Il avoue avoir vu la petite Elisabeth vivante le matin du 5 août 1952, suite au témoignage de Paul Maillet, son ami d'enfance. Inculpé de non-assistance à personne et écroué à Dignes, il est condamné à deux mois de prison.

Sortie

À sa sortie de prison, le 15 décembre 1952, Gustave Dominici n'apporte aucun élément nouveau, susceptible de faire avancer l'enquête.

Enquête

Mais après 15 mois d'enquête, l'affaire prend un autre tournant, lorsque Gustave Dominici déclare, lors de son interrogatoire du 13 novembre 1953 que le triple crime a été commis par son père et précise que son frère Clovis est également au courant. Ce dernier confirme le jour même les propos de son frère.

Tué

Le 14 novembre 1953, Gaston Dominici avoue avoir tué les Drummond; il reviendra sur ses aveux un mois plus tard.

2000002982373La reconstitution du crime.

Reconstitution

Le 16 novembre 1953, le juge Roger Périès, procède à la reconstitution du crime puis inculpe Gaston Dominici du triple meurtre de Lurs.

Auditions

Au cours du mois de décembre 1953, lors de ces trois auditions Gustave Dominici maintient ses accusations contre son père en variant les circonstances au cours desquelles il a recueilli ses confidences.

Nie

Le 30 décembre 1953, Gaston Dominici nie une nouvelle fois, être l'auteur du crime. Le juge Périès le confronte à ses fils. Gustave se rétracte, et retire les accusations portées contre son père ; Clovis maintient les siennes. 

Entendu 

Entendu une seconde fois sans son père, Gustave réitère les accusations contre son père. Le 4 février 1954, il déclare avoir accusé à tort Gaston, par lassitude, face aux policiers. 

Juge

Mais le 23 février 1954, devant le juge, il change une nouvelle fois de position et accuse de nouveau son père. Le 25 février 1954, Gustave Dominici se rétracte de nouveau et déclare au juge Périès avoir accusé à tort son père sous la pression des policiers.

Instuction

Du 17 au 28 novembre 1954, à l'issue de l'instruction du juge Périès, Gaston Dominici, accusé du triple meurtre de Lurs, est renvoyé devant la cour d'assises des Basses-Alpes. 

Procès

Le procès se tient au Tribunal de Digne, Marcel Bousquet est le Président du Tribunal, Louis Sabatier le Procureur de la République, Calixte Rozan l'Avocat général et les avocats de Gaston Dominici sont Maître Emile Pollack, Maître Charrier, et Maître Léon Charles-Alfred. 

Verdict

Le 28 novembre 1954, le verdict est rendu : Gaston Dominici, reconnu coupable du triple meurtre, est condamné à mort et incarcéré à la prison de Digne.

Transféré

Le 2 décembre 1954, il est transféré à la prison des Baumettes à Marseille.

2000002982373Le crime s'est déroulé en bordure de la route nationale, entre Peyruis, et Lurs.

Ordonnance 

Le 13 novembre 1956 le juge Carrias, sans preuve tangible, rend une ordonnance de non-lieu, clôturant la seconde instruction ouverte le 25 février 1955, à la suite de révélations de Gaston Dominici.

Commissaires

Les commissaires Chenevier et Gillard, qui dirigent cette seconde enquête, considèrent que Gaston Dominici n'est coupable que du meurtre d'Elisabeth mais que le patriarche s'est accusé pour protéger son fils Gustave et son petit-fils Roger Perrin, véritables responsables du massacre de Lurs.

Preuves

Cependant, s'ils parviennent à préciser certains points, ils ne peuvent produire ni preuves, ni obtenir de véritables aveux.

René Coty

Le 3 août 1957 le président René Coty commue la condamnation à mort de Gaston Dominici en travaux forcés à perpétuité, elle-même transformée en prison à vie, en raison de son âge : 80 ans.

Charles de Gaulle

Le 13 juillet 1960 le président de la République Charles de Gaulle gracie Gaston Dominici, le plus ancien des prisonniers ; il quitte la prison des Baumettes, le 14 juillet 1960 au matin. 

Assigné

Après une nuit chez une de ses filles à Saint-Tulle, près de Manosque, et un passage à Grand'Terre, il s'installe chez sa fille Clotilde à Montfort ; il y est assigné à résidence dès le mois d'août 1960. 

Ferme

Gaston Dominici vend sa ferme Grand'Terre pour payer les frais de justice. En 1962, il entre à l'hospice de Digne.

Décès

Le 4 avril 1965 Gaston Dominici décède, à l'âge de 88 ans, à l'hôpital-hospice de Digne. Les obsèques ont lieu, le 5 avril 1965, à Peyrius, le lieu de résidence de son fils Gustave, en présence de deux cents personnes.

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